Petites considérations sur l’achat de Volailles entières
J’achète toujours mes volailles entières. Poulet, pintade, caille, canard… je veux savoir exactement ce que je fais. Prendre la vie d’un animal pour se nourrir me semble souvent trivial, un brin barbare, voire même inconcevable éthiquement parlant.
Mais, si j’ai des tendances souvent végétariennes, je dois avouer que je reste cependant carnivore. Et, allez savoir pourquoi, j’ai un peu moins de mal avec la volaille.
Mais je veux garder la maîtrise totale de ce qu’il se passe.
Acheter la volaille entière permet de ne pas se voiler la face.
Un blanc de poulet acheté en tranches sous vide est très pratique. C’est aussi vaguement hypocrite : on achète de la matière. Mais il ne faut pas se tromper, le jambon, c’est de la patte d’un animal, les nuggets ce sont des morceaux de chair d’un être qui était vivant, un navarin c’était avant un agneau attendrissant qui aimait sa maman.
Acheter une pintade entière, avec le cou, la tête, les pattes, le foie, permet de ne pas oublier qu’il s’agit d’une nourriture noble.
Et puis c’est aussi une façon de vérifier des choses.
On achète en général la volaille à un spécialiste, le volailler. On lui fait confiance. Mais c’est bien de se rassurer aussi.
Alors on regarde ses pattes. Elles ont de grands doigts fins, la peau forme presque des écailles. Et dessous, on doit voir qu’elles ont couru, gratté la terre, fouillé les graines et cherché les vers. Si elles sont toutes lisses ne n’est pas très bon signe. Si elles sont abimées c’est nettement un gage de vraie volaille fermière élevée en liberté.
Et puis je n’ai pas pris de photos, cela aurait été un peu gore, mais le gésier, qu’on dégage avec habileté, doit être plutôt dodu. Et la poche qui est à l’intérieur, qu’on l’appelle la « housse », doit contenir des graines, de petits cailloux, des morceaux d’herbes. C’est le signe, avec un foie beau, gros et bien rouge, que la volaille est de bonne qualité.
Une volaille de bonne qualité laisse supposer que l’on n’absorbera pas trop d’hormones en la consommant. C’est rassurant pour notre santé. Mais aussi, cela laisse supposer que l’animal a été bien traité et respecté. Et nous revoilà rendus à la considération éthique du début. Si on choisissait d’acheter moins de viande, mais de meilleure qualité, on ferait barrage à notre façon aux détestables élevages de batterie. Respecter les animaux, c’est se respecter soi même.
Enfin, lorsqu’on cuisine du gibier, on garde ses plumes aussi, rien ne se perd ! On collectionne les plumes noires recourbées de la queue du colvert, on garde les magnifiques plumes du faisan ou celles de la poule faisane…
Qu’en pensez vous ?