Le Musée de la Vie Romantique, Ambiances de Campagne à Paris 3/3
Le Musée de la Vie Romantique est une petite bouffée de campagne en plein Paris... Une allée ombragée, une cour pavée, une petite maison à persiennes vertes, des pots fleuris, des plantes, un vieux cèdre, une grande serre...
On est au coeur de la "Nouvelle Athènes", dans l'ancienne demeure du peintre Ary Scheffer... Ce quartier fut un temps celui des intellectuels du XIXème siècle. La mode hellenisante orientait tant la décoration que les constructions de ce faubourg, plutôt patricien, mais le petit périmètre du Musée semble avoir échappé à cette mode, il est plutôt rustique et presque hors du temps... Alentours ont vécu Ingres, Lamennais, Chopin, Sand, Gounod, Dickens, Guizot, Delacroix, Gauguin et quelques autres. En venant visiter le Musée, papillonnez en vou perdant dans les rues avoisinantes, on y trouve de très beaux endroits...
La maison elle même date de 1830, et on y trouve beaucoup de souvenirs de George Sand, à un point tel que la première fois que je l'ai visité que pensais qu'on était chez elle... Des objets hétéroclites venant de Nohant comme des dessins, des bijoux, des peintures, des meubles ponctuent "L'enclos Chaptal"...
On peut y admirer des oeuvres de Delacroix, Auguste Charpentier, Maurice Quentin de La Tour, Pierre Joseph Redouté, Bartholdi (oui celui de la Tour Eiffel), James Pradier, George Sand bien sûr, et évidemment Ary Scheffer.
La maison est typique de l'époque de la Restauration. Elle est flanquée de deux ateliers, l'Atelier Salon et le Grand Atelier, de part et d'autre d'une petite allée toute droite. Au rez de chaussée les memorabilia de George Sans, et au premier étage les peintures de Ary Scheffer...
Parmi mes pièces chouchou se trouvent les dendrites de George Sand, au premier étage, qui aimait "jouer" avec les couleurs : elle posait quelques touches de peinture, puis les couvrait d'une feuille pour les écraser. Lorsqu'elle l'ôtait les tâches s'étaient mêlées, pour former des silhouettes, et un peu comme on interprète les formes des nuages, elle exagérait leurs traits qui formaient le point de départ de peintures finalement très descriptives et appliquées...
Dans le même petit salon bleu se trouve l'Eventail des Caricatures, fait en 1838 par George Sand et Auguste Charpentier. Il raconte une étrange histoire : Le marquis de Malphilinte (Félicien Mallefille) se rendant mystérieusement à sa petite maison de St Germain en laie(sic), perd son chemin, sa voiture et ses chevaux et après avoir erré toute la nuit, il est surpris par le jour dans les jardins de Paphos. Le premier objet qu'il apperçoit(sic) sous l'ombrage, c'es l'incomparable nymphe Sandaraque (George Sand) qui s'est déguisée en bergère sous le nom de Piffoëlis pour se soustraire à la passion de l'immortel Phébus. Elle tient sur le poing l'oiseau sacré Chopinios (Chopin) de la famille des colibris, dont le chant merveilleux guérit la colique et les cors aux pieds. Auprès d'elle on voit le fameux berger Lystil (Frantz Liszt) qui lui décrit un concerto de clarinette qu'il vient de composer. Le berger Croixillas (Eugène Delacroix) qui excelle en l'art de la peinture, improvise en l'écoutant un tableau qui représentera le concerto de clarinette peint à l'huile, de grandeur naturelle. Ce groupe charmant inspire aussitôt(sic) un madrigal à l'heureux marquis de Malphilinte (T. Mallefille). Le galant abbe Enricos (Enrico) dont l'habit noir avait d'abord épouvanté les habitants de Paphos, les rassure et les charme en leur jouant un air de guitare. Le berger Bonne rose (de Bonne-chose) et le jeune Sylvain charpentis (auguste charpentier) l'écoutent avec ravissement. Sous l'ombre d'un saule pleureur, au bord d'une onde pure on voit le berger Grzymalagose (le Comte albert Grzymala) qui murmure une élégie. Dans le lointain le faune du bocage (Pierre Bocage) traverse le clair ruisseau/sans le secours d'aucun pont. Dans le cristal des flots, on aperçoit(sic) le triton Bignatys (Bignat / (Emmanuel Arago) cherchant avec soin une étoile que l'enchanteur Aragotos (François Arago) son père qui a laissé tomber de sa lunette. Le jeune Mauricolas (Maurice Sand) fils du Zephyre et de la nymphe-Sandaraque (G.Sand) s'apprêtait(sic) à se jouer parmi les roseaux lorsqu'il aperçoit(sic) le monstre marin Bignatys (Bignat) et recule épouvanté ; mais le bon monstre le rassure et l'engage à se livrer avec lui aux délices du bain. Pendant ce temps l'affreux Serpent Calamatas (Luigi Calamatta)trouve l'étoile et la dévore. Âmes sensibles ! Détournez vos regards de cette scène douloureuse et voyez à l'horizon le beau berger/ Didieris (charles Didier) qui s'avance porté par les nuages et précédé par les amours et qui/vient honorer de sa visite les jardins de Paphos.
J'aime aussi le petit Salon de Thé installé dans la serre et le jardin, si cosy, si charmant... Je l'ai d'ailleurs aquarellé, regardez, il est ici click...
Musée de la Vie Romantique
16 rue Chaptal
Paris 9
Pour en savoir plus sur les horaires et les tarifs suivre ce lien museevieromantique.paris.fr/
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