Exposition Manet Degas au Musée d'Orsay

L'exposition qui rapproche Manet et Degas se tient en ce moment au Musée d'Orsay et jusqu'au 23 juillet. L'idée est de comprendre Manet (1832 - 1883) via le regard que Degas ( 1834 - 1917) lui portait et vice versa. L'exposition met en scène leurs parcours, leurs ressemblances, leurs divergences à travers près de 200 oeuvres.

J'ai vu cette exposition aussi comme une page d'histoire de l'Histoire de l'Art, elle m'a permis de découvrir des tableaux de chacun des deux peintres que je ne connaissais pas (des prêts exceptionnels ont été faits au Musée d'Orsay pour mener à bien ce diptyque géant), et de mieux saisir les courants picturaux de cette époque d'une part et l'émulation entre les deux peintres d'autre part. Mais surtout j'ai trouvé certaines toiles extrêmement modernes, qui deviendront iconiques dans ma propre idée de l'absolu panthéon de l'Art (hyper subjectif on est d'accord mais c'est déjà cela...).

Je ne vous retrace pas l'exposition, il vaut mieux que vous alliez la découvrir vous même, elle est extrêmement bien orchestrée. Mais je vous partage les toiles et dessins qui m'ont étonnée et ravie. A commencer par celle de La Jeune Femme aux Ibis, qui illustre d'ailleurs l'affiche de l'exposition...

La Jeune Femme aux Ibis est une huile sur toile d'Edgar Degas, de dimensions honorables, 100 x 74,9 cm, qui date de 1857-1858 et a été reprise en 1866-68. C'est un prêt du Metropolitan Museum of Art de New York.

J'ai vu dans La Jeune Femme à l'Ibis d'Edgar Degas une référence à l'Antiquité d'ailleurs cet oiseau était sacré dans l'Egypte antique.

Il aurait été inspiré à Degas par la toile de Manet "La Femme au Perroquet", d'ailleurs elles sont présentées l'une à côté de l'autre dans l'exposition. La toile de Manet est de grandes dimensions et plus conventionnelle. Le modèle, Victorine Meurent (qui était peintre) hume le parfum d'un bouquet de violettes et semble jouer de la main gauche avec un monocle d'homme...

La thématique de cette toile aurait d'ailleurs été inspirée à Manet par une toile de Gustave Courbet elle aussi intitulée "La Femme au Perroquet" mais très différente (chez Gustave Courbet la femme est couchée, dénudée)...

L'exposition est audacieuse, elle réunit pour la première fois les deux peintes, qui étaient à la fois amis et rivaux. Elle s'ouvre sur leurs portraits...

Ici un autoportrait de Manet à l'âge de 46 ans. Il se représente en peintre un brin dandy.

Et ci dessus un "Portrait de l'Artiste" par Edgar Degas à 44 ans.

Edouard Manet par Edgar Degas, mine graphite sur papier.

Ce que j'ai apprécié dans l'orchestration de l'exposition, c'est le choix d'aborder le rapprochement des deux peintres non pas via une chronologie mais à travers des thématiques majeures, ce qui apporte du dynamisme à l'accrochage et instaure un dialogue, ou une complicité, avec le spectateur.

En permanence des toiles (et des documents) des deux artistes se répondent, et très vite le "jeu" a consisté pour moi de deviner de qui étaient les oeuvres, Manet ou Degas, avant de vérifier avec les indications qui les accompagnaient.

Ici le tableau La lecture, d'Edouard Manet...

J'adore le rebondi épais et soyeux de la robe généreuse. Le peintre a représenté son épouse, Suzanne Manet née Leenhoff écoutant son fils Léon lui faire la lecture, en arrière plan. Quiétude, bien être confort, beauté sont exprimés avec un jeu de maîtrise de la lumière très abouti.

Dans cette toile, Sémiramis construisant Babylone, Edgar Degas fait encore référence à la mythologie. Sémiramis, reine d'Assyrie, observe l'avancement de la construction de la mythique Babylone depuis la rive de l'Euphrate, et ui deviendra l'une de sept merveilles du monde.

Cette exposition est remarquable... Merci à mon amie Cathy de m'avoir donné envie de la visiter.
Elle est l'occasion de voir et scruter des toiles et documents prêtés pour l'occasion et que l'on ne reverra pas si facilement après.
Qui l'a visitée ? Qu'en avez vous pensé ?
Qui projette de le faire ?

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Du 28 mars au 23 Juillet 2023