Jardins Jardin, 2015
Le temps d'un grand week end le Carré du Sanglier au Jardin des Tuileries et ses abords se sont faits le théâtre d'une fabuleuse composition verte. Des scènes multiples, des acteurs talentueux, et des jeux de lumière et de chlorophylle... le domaine du Louvre faisait le lien entre le classicisme de Le Notre et la modernité de nos jardins actuels, tournés vers le futur.
La thématique de ce 12ème opus de Jardins Jardin était "la ville heureuse" : architectes du paysage, pépiniéristes, designers et jardiniers ont vraiment bien joué la partition.
On pouvait se promener de découverte en découverte dans les "chambres vertes" imaginées par les grands noms, sur des espaces de 50 m2 à 150 m2 chacun environ pour découvrir des idées, des techniques, des associations de plantes, des ambiances... On pouvait glaner des adresses de concepteurs en vue de les adapter chez soi, faire un shopping d'aromatiques, de rosiers, de géraniums odorants, participer à des ateliers...
La différence avec les Fêtes des Plantes de Saint Jean de Beauregard et Courson Chantilly étant le côté plus citadin de beaucoup d'exposants, qui proposaient de belles idées de jardins urbains, mais pas que...
Je partage avec vous quelques impressions, et je propose de "classer" mes coups de coeur, dites moi ce que vous en pensez...
Le Jardin le plus onirique est le Jardin Noir, mis en scène par Pierre Alexandre Rissier...
Je suis fan de toutes les créations de ce styliste de grand talent, et chaque fois je guette ses créations. Tout d'abord, on ne voit pas bien. Une brume floute le paysage, on se croirait dans une scène de pluie. Puis, peu à peu les jeux de goutelettes s'apaisent et baissent en intensité. Ils deviennent ténus, ils disparaissent presque.
Un jardin magique se dessine doucement, les érables du Japon en toile de fond, des cornus, des hortensias et des agantantes se mêlent... Trois ilots se détachent, denses et fleuris... Des pas, noirs, invitent à marcher sur l'eau, on saisit progressivement le tableau dans sa totalité, des jeux de miroirs géants décuplent l'espace... on aimerait rester davantage encore dans ce pays reposant et foisonnant... un bruit de goutelettes tinte à l'oreille, l'eau bruisse un peu plus, une vapeur mouillée s'élance dans le paysage, un petit arc en ciel, les iles s'éloignent, le rêve reste encore un peu, les chaises rouges démesurées sont de moins en moins précises... Bravo, ce tableau époustouflant a reçu le Trophée Daum du prix de la création paysagère...
Le jardin le plus déboussolant est le balyrinthe des Pépinières Lappen qui s'est fait écrin des sculptures de Jean Marc de pas...
Des méandres de murs végétaux très hauts et fournis, avec de temps à autre au détour des petites chambres vertes des sculptures élancées et élégantes... La mise en scène est parfaite, on se perd, on s'entend mais on ne se voit pas, on se croise, un parfum, une image, des feuilles frôlées...
Le stand le plus Vintage, c'est le Village des Puces... Serpette, Dauphine, Paul Bert et Saint Ouen sont venus poser leurs valises au Louvre !
Broc et antiquités de jardin, avec des échantillons pleins de charme un brin lyrique d'objets curieux qu'on a envie d'emporter... Salon de jardin ancien, candélabres, fontaine, clubs de golf...
Vous en voulez encore ?
Dites moi si vous voulez en voir davantage... J'ai encore trois tonnes de photos à vous montrer ! Cette édition de Jardins Jardin était des plus réussies, on s'est régalés... Dites moi si vous voulez que je continue !