Pourquoi j’aime l’Ile de Ré, même en Novembre
Je n’aime pas l’Ile de Ré l’été. Trop de monde, trop de show off. Pourtant il arrive que j’y vienne tout de même, mais dans ce cas c’est dans une maison plutôt cachée, tout au bout de l’ile, dans le village des Portes en Ré. Le jardin, tout en longueur, donne directement sur la plage. On ne sort presque pas, on vit en décalé. On se lève tard, on déjeune tard, je peins, on va à la plage quand les gens en partent, pour un dîner frugal au coucher de soleil. Quelqus fois on cherche des palourdes, et on va aussi sur le ban du Bûcheron, cette langue de sable qu’il faut aborder avec l’horaire des marées, car l’Océan la recouvre en un rien de temps.
Nous aimons plutôt venir en tout début de saison, en juin ou au pire tout début juillet. Mais décembre nous va bien aussi. En dehors d’août, où l’île est littéralement envahie, on l’aime tout le temps. On y vient depuis des âges, et j’espère qu’on s’y installera définitivement un jour.
En novembre, alors qu’il pleut pratiquement partout, c’est comme une institution, sur cette ile lovée entre le Pertuis d’Antioche et le Pertuis Breton, la luminosité reste claire tout le temps, et le soleil chauffe dur, malgré une fraîcheur affirmée.
L’Ile en novembre reste belle, quelques passeroses font de la résistance, les valérianes aussi. Les oies bernache viennent s’installer par colonies bruyantes et émouvantes. Elles cohabitent avec les goélands et les mouettes. Le soir à l’heure des lapins chats il fait très froid, mais de jour on a la joues toutes rouges de fraîcheur et de soleil lors des balades à vélo.
Sur l’Ile pas un seul feu rouge, pas trop de panneaux d’affichage, pas d’immeubles. C’est un des rares endroits encore simples et élégants, avec des coins sauvages comme la réserve du Lilleau des Niges ou les marais. La luminosité dès potron minet et au crépuscule capte la lumière. On y est bien, même en novembre…