Grosse Migraine
J'en ai depuis des années et elles sont terribles : les migraines vous terrassent et peuvent apparaître n'importe où, n'importe quand. Progressivement, et plus ou moins rapidement, une nausée terrible vous envahit, vous ne supportez plus la lumière, ni le bruit, ni les odeurs, ni plus rien. Les sens sont exacerbés.
Vous posez la main sur l'oeil comme pour le protéger, car ça apaise, mais cela ne retire pas la douleur. Seule envie : se recroqueviller quelque part, dans le noir, s'isoler, attendre que ça passe. C'est violent et intenable. On a tellement mal qu'on en a la nausée. Ca peut durer des heures ou des jours.
Ce qui est terrible c'est que presque rien ne l'apaise. Pour ma part j'ai à peu près tout essayé, jusqu'aux opiacées, mais lorsqu'un remède semble efficace, au bout de plusieurs crises il n'agit plus, comme si le corps s'adaptait à la solution qui l'a surprise la première fois, comme s'il l'intégrait et ne la validait plus ensuite. Donc j'ai tenté tous les antalgiques, les médicaments spécialisés et tous les triptans (ceux qui souffrent de migraines connaissent) qui sur moi ne marchent pas...
Ce qui est terrible aussi, c'est qu'à part ceux qui connaissent le problème, les gens ne comprennent pas et peuvent même penser qu'on joue la comédie. On ne saigne pas, il n'y a rien de visible et pourtant le mal est au delà de tout.
Des dizaines de fois, au travail, pendant une soirée, en randonnée, juste avant de partir en mettant la clef dans la serrure je me suis dit "Oh non, pas maintenant"... Et, parce qu'il vaut mieux anticiper et filer au plus vite se réfugier dans une chambre noire, j'ai tout planté sur place et j'ai pris ma voiture, ou j'ai demandé qu'on me raccompagne et je suis allée me réfugier au lit, volets clos, gant humide d'eau froide sur l'oeil, à attendre que ça passe.
Les déclencheurs sont multiples et au fil du temps je les ai identifiés. L'excès de lumière : rouler de nuit rapporte une migraine cinq fois sur dix. Le stress, j'ai appris à le gérer. MAis il rapporte une migraine cinq fois sur dix aussi. Le mauvais vin : huit fois sur dix. Pas facile pour une bloggeuse culinaire souvent invitée à des soirées. J'ai appris à faire semblant, on me sert un verre, je le porte à mes lèvres plusieurs fois, je le repose, je l'oublie quelque part, je ne le bois jamais si ça n'est pas un très bon vin. Donc idem chez les gens. Et quand on est assis à table la comédie de faire semblant est beaucoup moins évidente à jouer. Puisque je suis réputée aimer les bons vins par ailleurs. Certaines odeurs également : l'odeur de la mauvaise tambouille. Et là aussi dans les rendez vous de blog il y en a pas mal. Les plats avec trop d'ingrédients, trop compliqués à digérer. Les trucs qui tournent en rond : ma personnalité fait que je vais droit au but et ce qui n'aboutit pas me crispe et le fusible c'est la migraine. Attention, cela ne m'empêche pas de refaire le monde en fin de soirée en discutant avec des gens que j'aime : si je tourne en rond volontairement, il n'y a pas de danger (sourire)...
Les remèdes flous sont pour moi de prévenir mon entourage. Tous ceux qui me connaissent savent que je peux au pied levé "passer en off "sans prévenir.
En début de signes avant coureurs (légère douleur à l'oeil, vision brouillée), boire ou manger quelque chose d'acidulé peut faire passer la crise. Jus d'agrumes et Haribo (dont pourtant je déteste la composition, l'idée, le concept).
Le parfum de menthe m'apaise aussi, tant que la crise n'est pas installée.
Récemment le "Baume du tigre", que j'ai acheté à Singapour marche bien. C'est une crème camphrée qui ouvre la respiration.
Parce que je suis claustrophobe (décidément je dis tout aujourd'hui !), ouvrir les fenêtres et respirer à fond m'aide beaucoup.
J'ai fait des séances d’orthoptie : ca ne donne rien, et au contraire, ça m'a déclenché les plus belles migraines dont je me souvienne !
A propos de souvenir, une migraine est passé d'un coup lorsqu'une nuit, un médecin d'SOS est venu et lorsque j'ai ôté la main de mon oeil j'ai découvert qu'il louchait terriblement. Il devait me faire une injection de morphine (alors que j'ai très peur des piqûres), je lui ai dit que non merci et j'ai eu la force d'argumenter un truc bateau pour dire que ça allait mieux et qu'il fallait qu'il reparte. Ma migraine est passé d'un coup en refermant la porte derrière lui.
Alors il faut que je raconte : sur les deux derniers débuts de crise, un truc rigolo s'est passé.
J'ai une relation fusionnelle avec Dundee. Elle est venue se blottir près de ma joue et s'est mise à ronronner. Je ne sais pas si c'est volontaire de sa part, j'ai plutôt tendance à être cartésienne et je ne crois pas trop aux trucs parallèles. Mais son ronronnement a peut être eu une action mécanique apaisante. En tout cas voilà deux crises qu'elle fait avorter. C'est ce qui s'est passé ce matin.
Maintenant ça va mieux, un magnifique soleil de printemps illumine la pièce où je suis et il ne me gêne pas.
Ah autre chose : après une crise, je déborde d'énergie, d'idées, de passion.
Et vous, connaissez vous quelqu'un qui souffre aussi de migraines ophtalmiques ?
Est-ce que ça dure depuis longtemps ?
Quels sont les remèdes qui marchent ? Vos témoignages peuvent permettre d'échanger des solutions...