Anti Taupes
J'avoue m'être un peu affolée de la Grelinette... Parce que le jardin commençait à ressembler à un champ de bataille... La taupe, depuis l'automne, architecturait environ un monticule tous les deux jours. Apparemment elle n'a pas vraiment hiberné.
Et notre labradoux, très agacé de cet envahissement par le sous-sol de son terrain avec des trouées périscopales régulières, avait la terrible et frénétique obsession de faire un trou dans chaque trou de taupe... Je me suis vite laissée dépasser par les événements.
Au départ, très méthodique, je récupérais la terre de chaque petit tas. On me disait d'ailleurs que cette terre était excellente, à bien garder, que c'était presque une chance.
Que nenni. Cette terre monticulesque n'est intéressante que momentanément, parce que "aérée" car fraîchement sortie. Mais dès qu'on la remet en place et qu'on marche dessus elle est la même que n'importe quelle terre de jardin. Si elle était bonne au départ, elle le reste. Si elle était glaiseuse, elle le reste aussi.
On m'a aussi dit que les taupes s'installent dans les terrains fertiles. Que cela signifiait donc que mon jardin avait de bonnes dispositions à la culture. Depuis plus de dix ans je m'en était déjà aperçue et je le savais déjà. La confirmation-par-voie-de-taupe ne m'a pas consolée...
J'ai dans un premier temps tenté quelques astuces naïves : verser du vinaigre blanc dans le trou mis à nu, monticule ôté. Cela l'a bien fait rire.
J'ai aussi déposé des poils de labradoux (sans pour autant déplumer mon chien : dans une maison on découvre toujours des poils canins à ramasser près des canapés...). Cela a aussi amusé ma taupe qui riait à gorge déployée en sortant comme un jack-in-the-box.
Alors il a fallu employer les grands moyens.
Pas de moyens définitifs et dépeuplatoires, non. Je voulais juste que la taupe parte chez le voisin. Je ne voulais pas la tuer.
Alors mon époux a acheté ce qui semble depuis trois semaines avoir porté ses fruits. Il a fiché dans la terre deux "champi-taupes" (ne cherchez pas cette marque, c'est nous qui avons inventé le nom) : ce sont deux repousseurs à ultra-sons, qui marchent à piles. On les enfonce dans le sol à l'aide d'un maillet et ils émettent des bips intermittents qui agacent la taupe : elle se fait agresser phoniquement et finalement décide (c'est la théorie mais cela semble marcher) que nous sommes des voisins bruyants. Alors elle part avec bagages et famille (au cas où elle en aurait fondé une) chez le voisin. Ces champi-taupes ont une durée sonore de cinq mois. Après, on peut changer les piles et repartir pour cinq nouveaux mois. Apparemment l'appareil aurait aussi la propriété de repousser les campagnols et autre surmulots. Ça nous arrange, nous en avions aussi (nous sommes à la campagne, tout près des champs).
Cette brave intention ne dérange pas les oiseaux, qui se posent dessus, ni le chien, qui l'arrose tous les jours.
Chaque appareil infernal couvre une superficie de 500 m2. Nous en avons donc placé un au milieu du jardin devant et un au milieu du jardin derrière...
Comme je n'avais pas eu le temps d'éliminer toutes les mini buttes de terre, dans mon carnet de chroniques du jardin j'ai établi une cartographie des monticules. Si de nouveaux se présentent je devrais les identifier.
Et j'ai continué de les raser, en remettant la terre dans le potager. La terre retirée, tout le gazon qui existait avant a été éliminé, comme broyé, disséminé. J'ai donc saupoudré chaque lieu avec de la paille de lin pour ne pas laisser l'endroit à nu. Et lors de nos ballades en forêt je prélève des touffes d'herbe vigoureuse, que je remets ensuite en place. Ce patchwork de pelouse marche très Bien...
Je vous dirai dans quelques temps où nous en sommes... En attendant j'ai découvert plein d'infos sur les taupes, elles sont ici... click
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