Ma perception de l'Exposition de John Singer Sargent, Eblouir Paris
Cent ans après sa disparition, le Musée d'Orsay met en lumière une brillante sélection des oeuvres de John Singer Sargent (Florence, 1856 – Londres, 1925). Je le connaissais pour ses impressionnants portraits de la Belle Époque, mais je ne les avais jamais vu que dans les livres.
Les découvrir en réel, si immenses, quasiment grandeur nature, dans une scénographie qui met l'accent sur ses années parisiennes, démultiplie la puissance qu'ils inspirent.
Je vous livre mes impressions de cette exposition qui se tient jusqu'au 11 janvier 2026.
Zoom sur une période clé de l'artiste
- J'attendais certaines toiles et certaines aquarelles, mais l'exposition est surtout centrée autour des années parisiennes de l'artiste
- Une de mes attentes était aussi la découverte du très fameux Portrait de Madame X qui a fait scandale
- Et j'ai été comblée car on pouvait voir plusieurs étapes de l'oeuvre, qui retracent le travail de l'artiste, ses partis pris
- Notamment les détails de la bretelle, de la carnation de la peau, et surtout le choix de la position de la main
- Ce tableau de Virginie Gautreau a été si critiqué !
- Alors que John Singer Sargent était sollicité par toute la haute société qui rêvait de se voir peindre par cet artiste si prisé, Virginie Gautreau n'a pas demandé ce portrait. C'est John Singer qui a tout fait pour qu'elle pose pour lui.
- Et alors que cette oeuvre rassemble tout l'art qu'il maîtrisait, et qu'il pensait réaliser son chef d'oeuvre, la critique du Salon a été si acerbe et décevante pour le peintre qu'il a envisagé de quitter paris pour aller s'installer à Londres et changer de métier. Pourtant on peut voir ici tant de modernité, de maîtrise et d'audace...
- D'ailleurs John Singer Sargent est assez peu connu en France alors que c'est à Paris que sa renommée s'est faite. Ce choix d'exposition du Musée d'Orsay nous ouvre les yeux son son immense talent.
L'exposition fait la part belle aux portraits bien sûr
J'ai scruté avec délices le tableau Dans le Jardin du Luxembourg
- Présenté dans la première partie de l'exposition, on y voit un réel concentré de l'art de John Singer
- On y découvre les prémices de la technique du "blanc sur banc", dont il est un des grands maîtres.
Cette technique permet de donner l'illusion du blanc, sans le peindre. Ici l'action se situe à la tombée de la nuit, pendant l'"heure bleue" et l'éventail de tous les "blancs" du tableau est magnifique - Le cadrage est infiniment moderne, lui aussi.
Le jeune couple qui avance et traverse le jardin semble d'autant plus en train de marcher qu'il est décentré et paraît sur le point de sortir du champs du tableau - C'est le tableau de l'essence même du mouvement
Ici le peintre fixe un instant qui n'est déjà plus là. Le couple marche et ne sera bientôt plus dans le cadrage. L'heure bleue est évanescente et la nuit s'avance, les arbres sont déjà très sombres - En contraste, les reflets de lumière d'or dans l'eau du bassin éclairent les vasques de pierre et leurs piédestals et mettent en valeur les couleurs vives des flleurs
- C'est aussi le tableau des nuances noires, que l'on retrouve si présentes dans la plupart des oeuvres et qui sont comme un faire valoir à la lumière, qu'il maîtrise si bien.
Et je peux vous donner mon angle de lecture :
- Très vite au fil des toiles j'ai été impressionnée par son habileté à peindre les mains.
- Toutes sont au moins aussi expressives que les visages
- Le summum étant ici les doigts du peintre, si fins et affutés que l'on pourrait les comparer aux pinceaux qu'il tient de l'autre main. Mimétisme, prolongement, décidément John Singer Sargent a révélé un modernisme et une maîtrise parfaitement remarquables. Si vous projetez de visiter l'exposition, je vous invite à observer toutes les mains.
- Observez aussi les blancs !
Sargent est le maître des blancs et c'est un des secrets de sa peinture - Pour moi, il constitue le chainon charnière de la peinture psychologique qui est un pas vers la peinture moderne.
- Matières, lumières, ici le très jeuneJohn singer Sargent éblouit bien plus que Paris !
- Ses vues de Venise et les aquarelles du début de l'exposition sont captivantes, elles aussi.
- Merci à mon amie Cathy, qui comprendra.
Et vous, êtes vous allés visiter cette merveilleuse exposition ? Ou en avez vous le projet ?
Qu'avez vous préféré ?
Vous aimez l'esprit de Grelinettes et Cassolettes ?
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